mardi 9 décembre 2025

La Lumière et le Raccourci

Le sentier des justes ressemble à la lumière de l’aube : son éclat grandit jusqu’au milieu du jour. La voie des méchants ressemble aux ténèbres : ils n’aperçoivent pas ce qui les fera trébucher. Proverbes 4:18-19

Cleber et Sidnei entrèrent à la faculté de droit le même jour, avec les mêmes rêves et la même anxiété de nouveaux étudiants. Ils s’assirent côte à côte lors du premier cours, tous deux venant de petites villes, tous deux déterminés à réussir dans la métropole. Mais là, à ce point de départ, leurs chemins commencèrent à se séparer, comme deux rivières qui naissent de la même montagne, mais se jettent dans des océans différents.

Cleber choisit le chemin de la lumière de l’aurore. Sa progression était lente, presque imperceptible. Il passait des heures à la bibliothèque, penché sur des livres lourds, pendant que les autres étaient à des fêtes. Il veillait à citer correctement ses sources dans ses travaux, même si cela lui coûtait plus de temps. Il aidait les camarades qui avaient des difficultés, partageant ses notes, croyant que la connaissance grandissait lorsqu’elle était partagée. Son éclat n’était pas celui d’un projecteur, mais celui de la première, pâle et têtue lumière qui annonce l’aube. Beaucoup le considéraient comme trop parfait, un peu lent.

Sidnei choisit le chemin de l’éclat instantané. Il était l’obscurité déguisée en lumière. Il découvrit rapidement les raccourcis : les travaux déjà faits sur Internet, les réponses partagées dans des groupes secrets pendant les examens en ligne, l’art de flatter les bons professeurs. Il n’étudiait pas, il “hackait” le système. Il obtint un stage dans un grand cabinet non par mérite, mais par une recommandation obtenue grâce à un mensonge. Son succès était éblouissant et rapide. Il était populaire, admiré, l’exemple du “gagnant”.

Tout au long des cinq années d’études, la différence devint flagrante. Sidnei semblait toujours être en avance, obtenant les meilleures notes avec un minimum d’effort, fréquentant les cercles les plus influents. Cleber, quant à lui, suivait son rythme constant. Ses notes étaient bonnes, fruit d’un travail acharné. Sa réputation n’était pas celle d’un génie, mais celle de la fiabilité. Sa lumière, encore douce, commençait à gagner en force et en chaleur, et les bonnes personnes commençaient à la remarquer.

Le jour parfait pour Cleber et le grand faux pas pour Sidnei eurent lieu lors de l’examen du barreau, l’examen qui définirait leurs carrières.

Cleber se prépara avec la même diligence que toujours. Des mois d’étude disciplinée. Il arriva à l’examen en se sentant non pas arrogant, mais préparé. Son esprit était clair, le chemin devant lui illuminé par la connaissance qu’il avait construite, brique par brique.

Sidnei, habitué aux raccourcis, tenta son coup final. Il se procura un kit oreillette, un stratagème risqué pour recevoir les réponses. Il entra dans la salle d’examen non pas avec la connaissance dans son esprit, mais avec la peur dans son cœur. Il marchait dans l’obscurité, dépendant d’une technologie fragile et de complices invisibles.

Au milieu de l’épreuve, le système de détection de fraude fut déclenché. Des surveillants s’approchèrent silencieusement de la table de Sidnei. La panique lui glaça les veines. Il ne sut ni comment ni pourquoi. Il trébucha dans l’obscurité qu’il avait lui-même créée. L’humiliation d’être retiré de la salle sous les regards de tout fut l’aboutissement d’un parcours de cinq ans construit sur la fraude. Il ne savait même pas sur quoi il avait trébuché, car dans l’obscurité, l’obstacle est toujours invisible jusqu’à la chute.

Des mois plus tard, Cleber, déjà avec sa carte du barreau en main, commença à travailler dans un petit, mais respecté, cabinet d’avocats. Son chemin ne faisait que commencer, mais la lumière de l’aurore était maintenant forte, claire, et le jour devant lui promettait d’être parfait dans sa droiture.

Un jour, il reçut un message d’un numéro inconnu. C’était Sidnei.

“Félicitations, mec. J’ai appris la nouvelle. Tu l’as mérité.” Le message continuait : “Je ne sais pas où je me suis trompé. Tout semblait si facile.”

Cleber regarda par la fenêtre de son petit bureau. Le soleil du matin baignait la ville. Il tapa la réponse, non pas avec orgueil, mais avec une compassion profonde :

“L’erreur, Sidnei, n’était pas dans un seul pas. C’était dans le chemin que nous avons choisi. Le tien promettait un raccourci dans l’obscurité, le mien, une longue marche vers la lumière.”

(Fabriqué avec l'IA)

Ce conte fait partie de mon livre Sagesse Quotidienne

https://books2read.com/u/m2ADyk

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